ou : pourquoi, malgré la pléthore d’informations et de contre-informations que l’on peut trouver sur le web, faut-il néanmoins parfois faire confiance aux savoirs ex vulgus scientia.
Comme je suis plus maline que tout le monde, et que je trouvais que les tutoriels pour tawashi donnaient des ersatz d’éponge tout riquiquis (pensez – juste 5 clous ! A 3 cm d’écart (comme chez Terre-Agir)! Ou avec d’immenses marges (comme chez Luizatti)!), je me fallait un truc plus grand. Ayant enfin pris mon courage à deux mains – parce que faire un tawashi, c’est quand même le truc le plus simple du monde -, mon monceau de chaussettes trouées dans la troisième, mon marteau dans la quatrième et moult clous entre les dents, je m’attaquai, gaillarde, à la tâche.
Sans me poser (quinze fois) la question qu’aurait exprimée Le Corbeau, à savoir: “Pourquoooooooooi [c’est comme ça]?”.
De toutes façons, mon cadre fait 17 cm, bon. Soyons fous : plantons HUIT clous espacés de 2 cm. Ca me fera un métier à tisser géant ; de 16 cm entre deux clous opposés! Et surtout dans les coins ; tout près les uns des autres ! C’est beau.
Oui mais pourquooooooi chez les autres la distance entre deux clous opposés n’est que de 12 cm, voire 8 cm ?
Réponse : parce que les tutos visionnés semblent être calibrés sur des chaussettes de filles – 35/38. Et puis SURTOUT, que l’on installe la bande en étirant à fond n’aura AUCUNE influence sur l’épaisseur, ou la taille du tawashi.
Résultat : j’ai un peu galéré en étirant mes bandes de chaussettes. J’ai même cru que j’allais en perdre certaines.
Solution : privilégier les collants, de toutes façons ils se filent toujours, et puis on n’a pas besoin de trois paires de collants filés à mettre sous ses collants non filés (ou son pantalon) l’hiver. Deux oui ; mais trois non. Ou alors : chiper des chaussettes masculines – de toutes façons ça m’énervait, ces chaussettes trouées qui traînaient partout. Hop.
Mais alors pourquooooooi dans les coins, les clous sont-ils si espacés? A 3 cm du bord du cadre, moi je n’ai que 1 cm…
Réponse : parce que c’est moins délicat à tisser. C’est faisable, hein. C’est juste chiant. Oubliés, mes rêves de production à la chaîne… *sigh*
Solution : suivre les tutos. Ils disent 3 cm : alors on enlève, on replante. 3 cm.
Et pourquooooooi n’utilisent-ils tous que 5 clous?
Réponse : on pourrait dire que c’est parce que les quantités de matière première, contrairement à ce qui s’entassait au fond du placard, ne sont à l’usage pas si inépuisables que ça. Ou plutôt : que si parce que l’on veut tisser tranquille, il faut réduire la taille du pourtour de clous. Pas 16 cm, non. Donc ça réduit le nombre de clous – même si on les place tous les 2 cm, ce qui, CA, ne gêne pas le tissage.
Solution : sauter des clous (ceux des extrémités) ! …sauf si on s’ennuie.
(Evidemment, comme ça, ça a l’air nickel, mais on s’en rend compte quand on tisse).
A l’usage, on s’aperçoit aussi qu’il ne faut pas installer les bandes (certains disent 8 cm, d’autres 2 doigts) comme un plouc. Et qu’il faut bien serrer en tissant pour pouvoir détendre après. Et l’on est bien content d’avoir pris des clous assez longs à tête plate.
Comme l’idée me trottait dans la tête de faire une éponge à récurer, j’avais gardé précieusement mes filets d’agrumes. C’est joli, hein :
…oui mais à l’usage (UN usage – même pas), pfiuut, le tawashi s’est délité. Dans l’évier, les microparticules de plastique!
Solution: prendre des filets d’OIGNONS. Et les tisser comme sur Terre-Agir. Ou encore mieux: utiliser son tawashi NORMAL fait avec des chaussettes NORMALES, avec de la poudre à récurer de coquilles d’oeuf ! Comme ça, récup’ deux en un ! Fierté ! – à propos de poudre à récurer de coquilles d’oeuf, je voulais la parfumer aux écorces d’oranges séchées et pilées, mais finalement non, elles sentent trop bons ces écorces, je les utilise plutôt pour mon kit Glühwein : sucre aux quatre épices (gingembre, cannelle, muscade, clou de girofle), un p’tit bout de badiane, comme ça quand il fait froid, quand j’ai besoin de hygge une-tasse-réconfortante-peletonnée-sur-le-canapé ou quand il faut finir du mauvais vin, hop ! Une pincée de mon sucre magique.
Mais c’est (ce sont) une autre histoire.